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Les algues situées plus bas que l'estran









Vous allez découvrir les algues à marée basse. Mais la mer remonte ensuite.
Prudence : pendant 6 heures la mer monte à des vitesses différentes !


Qu'elle monte ou qu'elle descende, la marée respecte toujours la règle des douzièmes. Retenez : 1-2-3-3-2-1



Les horaires des marées aujourd'hui: cliquez sur le lien ci-dessous :

SHOM



   Les algues décrites sur cette page sont celles que la mer recouvre en permanence et qui forment une véritable forêt jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur sous les eaux d'Iroise.



   La laminaire saccharine (Saccharina latissima) ou kombu royal, tali-friz en breton, est une algue brune dont les touffes sont accrochées par un fragile crampon à la roche. Ses longues lames gaufrées sur toute leur longueur et aux bords ondulés peuvent atteindre jusqu'à 7 m. Lorsqu'elles sont sèches, une poussière blanche et sucrée apparaît à leur surface. Cette algue est très riche en iode. En cuisine, elle réduit de moitié le temps de cuisson des légumineuses dont elle ramollit les fibres et sert aussi à envelopper volailles et poissons en papillote. On l'utilise de plus en plus en cosmétique.


D'une longueur appréciable, cette laminaire saccharine
est pourtant loin de figurer parmi les plus grandes.


   Deux autres espèces de laminaires peuplent les forêts sous-marines et constituent le tali que recherchent les goémoniers professionnels. On les aperçoit au port de Lanildut lors du déchargement des navires, mais on ne les voit que très partiellement à marée basse, et seulement les jours de grande marée.

Ci-dessous, la laminaire digitée ( Laminaria digitata ) ou tali moan en breton, se reconnaît à son crampon fixé à la roche par des sortes de doigts et à sa hampe, son stipe court, lisse et flexible. Longue en moyenne de 1 m à 1,50 m, elle peut vivre cinq ans jusqu'à 6 m de profondeur sur des fonds rocheux peu brassés par les vagues. C'est elle que l'on voit émerger à certains endroits lors des plus grandes marées. Elle est très riche en iode : environ 70 mg pour 100 g, ce qui en fait l'algue la plus recherchée Autrefois coupée depuis le bateau à la guillotine, sorte de serpe à long manche, sa récolte fut grandement améliorée grâce à l'invention du « scoubidou » par Yves Colin, goémonier de Porspoder. Aujourd'hui, la flottille goémonière de Lanildut qui la recherche est équipée de scoubidous hydrauliques. En 2011, ce sont 25000 tonnes de cette algue qui ont été débarquées dans ce port.




Le scoubidou est une sorte de grand tire-bouchon actionné par un bras articulé. En tournant sur lui-même dans un champ d'algues, il les enroule et les arrache du fond puis les dépose dans le bateau en tournant dans l'autre sens.
Dessin: Parc Naturel Marin d'Iroise



   La laminaire rugueuse appelée aussi laminaire nordique ( Laminaria hyperborea ) ou encore tali penn en breton doit son nom au toucher plus rude de son très long stipe. Pouvant atteindre une longueur de 3,50 m et une durée de vie de 15 ans, elle est très abondante sur le plateau molénais et affectionne des zones plus profondes, jusqu'à 30 m sous la surface. Comme pour les arbres, on peut déterminer son âge en comptant les cernes visibles lorsque l'on coupe son stipe. En hiver, elle cesse de croître et reprend sa croissance au printemps. Curieusement, une nouvelle touffe de lames pousse alors au bout du stipe et remplace l'ancienne qui se détache et va s'échouer sur le rivage.
La laminaire rugueuse est récoltée à l'aide du « peigne norvégien » que traîne le bateau et qui râcle la roche. En 2011, 10000 tonnes d'hyperborea ont été déchargées à Lanildut. Depuis 2013, les goémoniers qui la recherchent ont équipé leurs bateaux de balises de géolocalisation afin d'optimiser la gestion de la récolte. Un suivi scientifique est assuré car il est capital, pour la ressource en poissons et crustacés, de ne pas dégrader durablement des fonds marins qui servent d'abri aux larves et aux alevins.




Le peigne norvégien est une drague large de 1,50 m.
Elle est tractée et arrache les algues entre ses dents.

Dessin: Parc Naturel Marin d'Iroise


Ces deux laminaires sont déchargées à Lanildut et transportées par camion aux usines de transformation de Lannilis et de Landerneau qui en extraient les alginates appelés E401 à E405 dans l'industrie alimentaire.

Les forêts de laminaires les plus profondes sont encore composées d'une autre algue appelée laminaire bulbeuse ( Sacchorhyza polyschides ) car elle est dotée d'un fort crampon qui se cache dans un énorme bulbe jaunâtre orné de multiples protubérances.



   Le stipe qui relie le bulbe aux grandes lames est long et aplati comme un sabre. Il peut atteindre jusqu'à 2 m.



   Ainsi, toute une végétation s'épanouit sous la mer d'Iroise. Elle est broutée par une petite faune de mollusques et sert de refuge aux alevins d'une quantité d'espèces. Pour l'homme, c'est aussi une ressource importante faisant vivre un grand nombre de familles. A ce double titre, c'est un patrimoine qui doit être préservé.

Pour tout savoir sur les algues, ne manquez pas de visiter la Maison de l'Algue sur le port de Lanildut. Entrée libre.
La Maison de l'Algue

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