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L'église Saint-Paul-Aurélien

(Commune de Lampaul-Plouarzel)





GPS : 48°26'51.6 N   4°45'37.1 W



Le mur-clocher

Accès:
Stationner à l'entrée du bourg, sur la place de l'église.


L'église de Lampaul-Plouarzel

Il faut d'abord savoir que cette église était à l'origine une chapelle qui portait le nom de chapelle Saint-Sébastien. L'église paroissiale St-Paul-Aurélien était située plus près de la mer et de l'ensemble des habitations au XVIeme siècle. Cependant, mal entretenue et bâtie dans les dunes, elle disparaissait sous les sables un peu plus à chaque tempête et finit par être totalement abandonnée et tellement oubliée qu'aujourd'hui on ignore toujours son emplacement1. Dès lors, en 1774, la chapelle St-Sébastien, restaurée et agrandie, fut promue église paroissiale et porta désormais le nom d'église St-Paul-Aurélien.

Pourquoi ce nom ? La tradition veut qu'au VIeme siècle, venu du Pays de Galles, Saint Paul - ou Pol - Aurélien, après avoir débarqué à Ouessant, aurait abordé le continent à Porspaul, le port de Lampaul-Plouarzel. Il y aurait fondé un monastère, ou un oratoire, qu'il aurait placé sous la direction de l'un de ses compagnons, connu depuis sous le nom de Saint Kar ou Saint Egarec. Paul-Aurélien aurait ensuite gagné Lampaul-Ploudalmézeau, puis l'île de Batz où l'on dit qu'il débarrassa la population d'un terrible dragon. On sait que le roi Childebert 1er le nomma évêque et lui offrit l'évéché de Castel-Paol, l'actuel St-Pol-de-Léon.
Saint Paul-Aurélien est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne, que les pélerins du Moyen Age vénéraient au cours de leur Tro Breizh, le Tour de Bretagne.

Le mur-clocher

De son passé de simple chapelle, comme on peut le voir à la chapelle Saint-Egarec, l'église a conservé son mur-clocher. Très sobre, il présente au sommet trois ouvertures occupées par les cloches. Sa seule ornementation est une pierre portant une croix gravée en relief dans un cadre et placée très au-dessus du portail, qui pourrait signer sa construction par un noble mécène du XVIIeme siècle.

Croix gravée


Près du porche d'entrée se trouve un panneau d'interprétation dont la lecture est indispensable pour bien comprendre l'architecture actuelle du bâtiment.

Le panneau explicatif
C.C.P.I. Conception et réalisation : jezequel-publicite.com

Plan

En effet, la population de la commune ayant largement augmenté, de grands travaux furent entrepris en 1970 afin d'agrandir encore l'édifice. Mais la présence des rues et des habitations ne laissait d'autre choix que de bâtir au nord, dans le cimetière. Celui-ci fut donc déplacé plus loin à l'ouest, près de l'actuelle mairie. Puis on abattit la façade opposée à la route et l'on construisit un vaste bâtiment qui doubla la surface totale de l'église. Le chœur, autrefois situé à l'est, pivota de 90° vers le nord, donnant ainsi à toute la nef une nouvelle orientation.


La nef

Après avoir franchi le porche et être passé devant le gros bénitier encastré près de l'entrée, le visiteur pénètre dans la nef. Il est immédiatement surpris, autant par la taille de la salle que par le contraste entre une architecture extérieure du XVIIeme et un intérieur très moderne. La nef, pratiquement carrée, est à la fois très vaste et peu banale.

La nef


Grâce à une élégante charpente en croisillons qui s'appuie sur les murs, aucun pilier n'encombre l'espace. L'absence de vitraux est compensée par une verrière centrale et une série de petites ouvertures dans les murs latéraux. La décoration ainsi que tout le mobilier sont particulièrement sobres.

L'autel


L'autel en forme de tombeau galbé et orné de l'Agneau pascal provient de l'un des précédents lieux de culte et s'harmonise parfaitement à cet ensemble. Il en est de même de la cuve baptismale en granite décorée de godrons et de l'ex-voto auxquels s'ajoute un récent chemin de croix. La juxtaposition d'éléments anciens et modernes ne choque pas.

La cuve baptismale


L'ex-voto


Le chemin de croix


Les statues


St-Paul-Aurélien


Saint Paul-Aurélien trône près de l'entrée. Il est toujours représenté foulant aux pieds le dragon de l'île de Batz qu'il aurait forcé à se jeter dans les flots. Cette statue du XVIeme siècle provient vraisemblablement de l'église ensablée qui lui était dédiée.

A gauche de l'autel, on découvre Saint Sébastien, criblé des flèches de son martyre, Cette belle statue du XVIeme siècle patronnait déjà cet édifice quand celui-ci n'était qu'une modeste chapelle.

St Sébastien


A droite de l'entrée, une statue ancienne est énigmatique.

St Jacques


Son socle ne porte plus aucun nom. Et aucun attribut n'aide le visiteur à l'identifier. Il s'agit sans doute de Saint Egarec, en chasuble gothique, déjà représenté avec mitre et crosse d'évêque dans la chapelle du même nom.


Deux Vierges à l'Enfant sont aussi des statues anciennes.

Vierge-1 Vierge-2



En quittant l'édifice, on ne manquera pas de jeter un œil sur le confessionnal situé près de l'entrée. Construit sur mesure dans cet espace, il date vraisemblablement de la transformation de la chapelle en église.

Confessionnal



Et à l'extérieur, il convient aussi d'observer le calvaire érigé sur le mur de l'enclos. La croix du XVIeme siècle en kersanton supporte sur son croisillon deux statues géminées de Saint Paul-Aurélien et de son dragon.

Calvaire



-1- Il existe encore une voie portant le nom de Hent an Ilis, route de l'Eglise, entre la route de Porscave et la mer. Mais ce lieu semble trop éloigné de Lampaul Goz, le vieux Lampaul. Celui-ci, situé au sud de la rue de Porspaul, comporte un quartier du nom de Kerbeleyen, le village des prêtres, qui paraît mieux convenir à l'emplacement de l'église précédente.

Yannick Loukianoff


EN SAVOIR PLUS


"Nouveau répertoire des églises et chapelles"
René Couffon, Alfred Le Bars, Diocèse de Quimper et de Léon, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p




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