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Le manoir de Keranflec'h


( Commune de Milizac-Guipronvel )



Visites possibles pour les particuliers et pour les groupes.
Se renseigner par mail à contact@domainedekeranflech.fr





Google Maps


Le manoir de Keranflec'h
© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel


Accès :
A partir de St-Renan, prendre la route de Milizac ( D38 ). A 5 km, tourner à gauche dans la direction de Lanrivoaré, puis à nouveau à gauche à 100 m. Suivre cette petite route qui mène directement à l'entrée du manoir située à 1,4 km. Stationner sur le parking, à droite avant le porche.



© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel


La chapelle est située tout près de l'entrée
© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel


Une même famille depuis plus de six siècles :

   Le manoir de Keranflec'h est un élément du patrimoine léonard dont les plus anciennes parties remontent au Moyen Âge.
On sait par les archives qu'en 1400 son propriétaire était Merrien ou Mériadec de Keranflec'h, sieur de Rosneven en Pestivien. A cette époque le manoir était sans doute plus petit qu'aujourd'hui. Parmi ses occupants successifs, citons Hervé de Keranflec'h en 1443, Henry en 1481, Morice et son fils Jehan en 1503, puis Prigent en 1534. En 1561, l'unique héritière du domaine, Françoise de Keranflec'h épousa François Le Ny, seigneur de Coatélez.
   En 1651, par un échange de possessions, Prigent Le Ny de Coatelez céda le domaine de Keranflec'h à son cousin Guillaume III Gilart de Larchantel en St-Pierre-Quilbignon.


Le mot Ker était traditionnellement abrégé en un K barré

   En 1681, Guillaume IV décida de ne conserver que le nom Gilart de Keranflec'h, laissant à son frère cadet celui de Gilart de Larchantel. Depuis cette date, Keranflec'h est demeuré dans la branche aînée de cette famille.
   En 1712, Gabriel Gilart de Keranflec'h fit déplacer le porche d'entrée afin d'agrandir la cour d'honneur. Son blason ainsi que celui de son épouse Marie Palierne de la Haudussais y figurent.

  
De gueules à deux clés d'argent posées en sautoir, les anneaux en bas
Blason très érodé de Gabriel Gilart de Keranflec'h
© Michel Mauguin





D'argent au rencontre de cerf de sable accompagné de deux pins terrassés de sinople;
au chef d'azur chargé de trois étoiles d'argent

Blason érodé de Marie Palierne de la Haudussais © Michel Mauguin
Le sculpteur, sans doute par souci d'esthétique, n'a pas respecté l'alignement des 3 étoiles


   Puis Vincent-Pierre Gilart de Keranflec'h effectua une série de transformations. Il agrandit le manoir et restaura les communs ainsi que le colombier.
En 1797, François Gilart de Keranflec'h ( 1758-1842 ), dont la mère était Claude Françoise de Poulpiquet de Brescanvel, fit remplacer la charpente du manoir. Il fut maire de Milizac de 1821 à 1829.
Son arrière-petite-fille, Renée Gilart de Keranflec'h ( 1889-1955 ) épousa son lointain cousin Louis de Poulpiquet de Brescanvel.

   Leur petit-fils Hubert de Poulpiquet de Brescanvel hérita donc du domaine de Keranflec'h où il créa un élevage de cerfs. Hubert de Poulpiquet de Brescanvel fut, comme son aïeul, maire de Milizac de 1983 à 2001.
   Sa fille Véronique, épouse de Julien de Lachèze-Murel, est aujourd'hui propriétaire du manoir de Keranflec'h. Une demeure historique qu'elle a transformèe en gîte pour y accueillir des hôtes et aussi de grandes réceptions grâce à barnum installé près du colombier.

Le manoir :


Le manoir vu de l'entrée du domaine.
Il est entouré de deux longères qui abritaient à droite un hébergement pour le personnel masculin ainsi qu'un garage pour les fiacres.
A gauche se trouvaient les écuries et un four à pain.
Le personnel féminin logeait dans les combles du manoir.



Les écuries et le four à pain.

Au-dessus de la porte d'entrée du manoir, un cadran solaire intrigue le visiteur. Avec son blason martelé, il date du 18e siècle.



Son seul décor se limite aux figures humanisées du Soleil et de la Lune encadrant le blason ceint de palmes. Il est possible qu'une étude approfondie nous révèle les meubles qu'il a portés.
On remarque surtout que le cadran a fait l'objet d'un travail de réorientation afin sans doute de le rendre plus exact1.


Détail de la façade du manoir.
© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel


L'ornementation de la porte d'entrée date de la fin du 15e ou du début du 16e siècle. A première vue, la façade du manoir montre une belle homogénéité architecturale. Pourtant la construction d'origine a subi au cours des âges de multiples modifications. On voit bien, par exemple, que les linteaux des deux fenêtres ci-dessus ne sont pas identiques.

Mais c'est à l'arrière du bâtiment que sont évidentes les constructions successives.


© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel

On suppose que la majestueuse tour carrée renfermant un bel escalier à vis en granit fut la première construction qui pourrait dater du 15e siècle. Un donjon autour duquel la demeure s'est agrandie peu à peu par l'ajout de nouveaux bâtiments. Le tout fut uniformisé par la construction de la façade. Celle-ci a même été rallongée à chacune de ses extrémités.




Avant cet agrandissement, l'ancien pignon du manoir
se trouvait à l'aplomb de la deuxième cheminée.


A l'intérieur, les plus belles pièces sont la salle principale et le salon. Au fond de la grande salle trône une élégante cheminée.


Afin de les isoler d'une possible humidité des murs
les poutres reposent sur des sablières latérales.





© Photo Julien de Lachèze-Murel.


Sur un fond évoquant les dégâts d'une guerre sainte,
le chevalier à la lance désarçonne celui muni d'une arme à feu.



Une renarde et ses petits, admirablement naturalisés,
rappellent sur un meuble le passé de chasseur d'Hubert de Poulpiquet.


Le salon révèle aussi quelques meubles superbes.






Ce petit secrétaire possédant miroirs, tiroirs secrets et fermeture à cylindre
est un bonheur du jour typique du 19e.


Le colombier :


© Photo Julien de Lachèze-Murel

Très proche du manoir, le colombier est encore en excellent état. Son blason, très érodé, pourrait être celui des Le Ny. A l'intérieur, les 800 boulins traduisent l'étendue du domaine à cette époque2.





On remarquera l'extraordinaire agencement des pierres en encorbellement formant le dôme de la construction. Prenant appui sur les bords de l'ouverture au sommet, un mât central équipé d'une potence mobile était fixé sur un socle circulaire.



L'échelle appuyée à la potence permettait d'aller visiter aisément la totalité des nids et de saisir à volonté œufs et pigeons pour les consommer. Tout cet ingénieux équipement rotatif en bois a bien sûr disparu aujourd'hui.


© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel

La chapelle :





   Nichée dans un espace ombragé, la chapelle semble extérieurement en bon état. Au-dessus de la porte se lit l'année de sa construction par Vincent-Pierre Gilart de Keranflec'h. Cependant, plus de trois siècles ont passé et l'intérieur, autrefois entièrement lambrissé, attend une nouvelle tranche de travaux.







   On ne peut quitter le domaine sans une pensée pour les importants travaux d'entretien et de rénovation que s'imposent les propriétaires afin de préserver ce beau patrimoine pour les générations futures.

       Mais les visiteurs et les internautes peuvent s'y associer en devenant membres actifs ou membres bienfaiteurs de l'association Les Compagnons de Keranflec'h nouvellement créée.

contact@domainedekeranflech.fr



© Photo Kerdrone-Julien de Lachèze-Murel


1- Lire sur notre page Les cadrans solaires davantage de détails sur la lecture d'un cadran.

   2- Les boulins sont les orifices du mur intérieur donnant accès aux nids des pigeons. Leur nombre était fonction de la surface, en arpents, du domaine. Voir à ce sujet notre page sur Le colombier de Lanhalla.

Yannick Loukianoff

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