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L'ermitage de Saint-Hervé

( Commune de Lanrivoaré )

Classé Monument historique le 1er juillet 1975



GPS du stationnement : 48°29'43 N  4°37'28 W








Accès: A partir de Lanrivoaré, prendre la D168 en direction de Ploudalmézeau et 500m après la sortie du bourg, tourner à droite vers Tréouergat. A la patte d'oie, continuer à gauche vers Tréouergat, puis 700 m plus loin, tourner encore à droite, toujours vers Tréouergat. Stationner à 500 m au bord de la route, auprès d'un large chemin sur la droite fléché par un panneau de bois.



Continuer à pied sur le chemin pendant 400m jusqu'au calvaire. L'ermitage est là, dans le bois appelé « Coat an ermit », le bois de l'ermite, sur la droite.

La légende

Comme souvent, tout commence par une légende : né vers 520, et aveugle de naissance, Saint Hervé était, dit-on, le fils d'un barde à la cour de l'un des successeurs de Clovis, le roi Childebert 1er. Il aurait été aussi le neveu de l'ermite Saint Urfold de Bourg-Blanc ou, selon d'autres sources, de Saint Rivoaré, le patron de Lanrivoaré. Saint Hervé aurait, toute sa vie, comme son oncle, vécu dans la pauvreté et l'humilité. Il se serait retiré plusieurs années dans les bois de Lanrivoaré. Le chien qui le guidait ayant été dévoré par un loup, l'ermite condamna l'animal sauvage à prendre le rôle de son chien. Selon une autre légende, c'est son âne qui aurait été dévoré. Mais on le représente toujours accompagné d'un loup apprivoisé 1.




L'ermitage se compose de trois éléments : les ruines d'une chapelle, une fontaine sacrée et une cabane en pierre qui aurait été la cellule du saint. Des plaques émaillées illustrées apposées par la Communauté de communes balisent ces vestiges.


Plan du site d'après Gilbert Cléac'h et Marc Letissier

La chapelle





Les ruines de la chapelle

Il reste bien peu de choses de cet ancien lieu de culte datant de plusieurs époques. Au fond, photo ci-dessus, la chapelle la plus ancienne et son autel en pierre, remonteraient au Xe siècle. Elle est orientée à l'Est et comporte trois salles. A l'ouest subsiste le seuil d'une porte d'entrée large de 2 m.
Au centre, ce qui est très rare en Bretagne mais que l'on retrouve en Irlande, un logement d'habitation est daté du XIIe, puis à l'avant une sacristie aurait été construite vers le XVe siècle. Le desservant logeait donc sur place et des fouilles de sauvetage menées par J. Irien dans les années 1970 ont révélé des tessons de poterie commune de la fin du Moyen Age jusqu'au XVIIe siècle. On a même retrouvé des fragments de tuiles romaines provenant sans doute de la fontaine ou d'une villa proche.

La fontaine sacrée

    Une construction en forme de H, au niveau de la source que le saint aurait fait jaillir du sol, supporte un autel en pierre. Cette petite construction est vraisemblablement contemporaine du dernier état de la chapelle, soit le XVIIe siècle. Cependant l'utilisation de la source est certainement beaucoup plus ancienne.

La cellule de l'ermite

  Une cabane voûtée, solidement bâtie en pierres sèches, se découvre plus bas, sous une butte de terre et de végétation.



    Contrairement à la chapelle, cette construction orientée à l'Est semble faite pour défier le temps. Mais il serait quand même prudent d'empêcher les enfants de gambader sur le toit. Sous une voûte de pierres assemblées en berceau haute de 2,50 m, l'espace se réduit à une salle unique de 3,50 x 2,50 m. Le sol de terre battue est plus bas de 0,40 m que le niveau extérieur, ce qui traduit bien l'ancienneté du site. Deux niches dans les murs ont pu recevoir un élément cultuel ou servir de garde-manger. Une pierre de foyer se trouve dans un angle. Percée en son centre, elle pouvait conserver des braises jusqu'au lever du jour.

  Que penser de l'authenticité de ces vestiges ? En l'absence de fouilles archéologiques plus approfondies sur l'ensemble du site, on ne peut qu'échafauder des hypothèses.

    De toute évidence, cet ermitage est très ancien. Il serait même logique, que la présence d'une source, ainsi qu'en beaucoup d'autres endroits semblables, en ait déjà fait un lieu sacré bien avant l'ère chrétienne. On peut donc être en présence d'un site sacré, christianisé par la suite.
    Les ruines de l'ermitage proprement dit peuvent très bien, en effet, remonter au début du Moyen Age. Peut-être est-ce même un ancien dolmen aménagé par la suite. Le lieu est isolé et précisément la source en fait un endroit idéal pour qu'un ermite le choisisse, ce qui donnerait corps à la légende. Il faut aussi garder en mémoire l'extraordinaire attrait qu'a toujours constitué tout lieu saint pour les pélerins. Pour cette raison, on a très bien pu, pendant des siècles, entretenir et restaurer les traces du passage de Saint Hervé.
  Tout en restant prudent sur l'authenticité historique de cet ermitage, le visiteur retiendra surtout qu'il matérialise la légende toujours vivante d'un saint particulièrement populaire. Sa riche hagiographie déborde du seul cadre léonard pour refléter la vénération dont il fait l'objet dans l'ensemble de la Bretagne.

A Lanrivoaré, au Cimetière des Saints, vous pourrez voir une autre légende concernant Saint Hervé ( Cimetière des Saints ).



1- La domestication d'un loup adulte relève en effet du miracle. Par contre l'élevage de louveteaux puis leur sélection par l'homme depuis le paléolithique est à l'origine des 161 races de chiens à travers le monde. Voir le numéro hors-série de Science & Vie spécial Chiens de novembre 2019.

EN SAVOIR PLUS




" Un ermitage de style irlandais "

Gilbert Cleac'h et Marc Letissier in Archéologia n°97, août 1976


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