Accès :
Cette maison fortifiée se trouve sur le port du Conquet. Pour y accéder à partir du centre-ville, prendre la rue Clemenceau, tourner à la première rue à droite et stationner en bas sur le quai du Drellac'h. La maison Poncelin, dite « maison des seigneurs » surplombe la mer. C'est une propriété privée, elle ne se visite pas.
Sur la rive de l'aber du Conquet, le regard est attiré par cette maison forte à trois tours. Un acte conservé aux Archives départementales de la Loire-Atlantique, et daté de 1540, indique que le père de Jean Poncelin l'aurait fait « edyfier trente ans auparavant », ce qui la daterait des environs de 1510.
De fait, cette maison forte fit partie d'un ensemble destiné à protéger le port d'incursions très fréquentes depuis le XIIIe siècle, ainsi qu'à faciliter la perception des péages imposés aux navires.
Le dispositif comprenait trois tours de guet échelonnées au long de la rive sud de la ria. De ces édifices il reste des vestiges de l'une, et une autre est convertie en habitation. Elles étaient antérieures à la maison Poncelin.
Celle-ci fut probablement l'entrée d'un ensemble fortifié. On passait de la mer à l'intérieur par une porte que l'on voit encore depuis la ria.
La porte marine
L'écusson gravé au-dessus de la porte marine
Après contrôle, on passait ensuite sur ce qui est de nos jours la rue.
La façade actuelle côté rue
L'édifice est construit directement sur le rocher dont les crevasses ont été comblées par des dalles de schiste extraites directement d'une carrière située derrière l'auberge du Drellac'h. Les parements sont en granite de l'Aber-Ildut.
En contrebas de l'habitation,
le rocher est percé afin de permettre l'amarrage des navires
L'ensemble fortifié était limité à l'Est par une ravine dans le fond de laquelle un ruisseau descendait du plateau. Cette ravine partiellement comblée porta longtemps le nom de « Casse-cou ». C'est de nos jours la rampe Lombard. A l'Est, une prairie aujourd'hui lotie laissait percevoir toute personne approchant. Vers l'ouest, une venelle aboutissait à la grève par un escalier taillé dans le roc de la falaise. Ce côté, fermé par le mur ouest de la venelle, se trouvait protégé par une prairie, elle aussi lotie depuis.
Au sud, la rue Lagadec / Briant et la rue Saint-Christophe constituaient le point faible de cette défense. Ce que l'on peut rapprocher des termes que l'on lit dans une édition des Chroniques de Froissart au sujet du château du Conquet, repris sous Jean-sans-terre par les Français, qui l'auraient démoli « car il ne valait ni à prendre ni à garder ».
Cet édifice fit partie des biens contrôlés par le sire de Kerlech, capitaine du ban et de l'arrière-ban. Il est tenu actuellement dans une même famille depuis la dernière moitié du XIXe siècle.
EN SAVOIR PLUS
Hubert Michéa, "Tour de ville au Conquet,
les pierres parlent à qui sait les entendre"
106 p, broché, 2017. Illustrations de l'auteur.
Disponible en librairie au Conquet.
Une invitation à écouter ce que disent les pierres...
Très documenté et abondamment illustré, cet ouvrage propose au lecteur d'ouvrir les yeux en explorant les rues et les venelles de la cité.
le point de ses recherches concernant Faustin Rigollet,
ancien maire et armateur,
qui a acheté la maison des Seigneurs à la fin du XIXe siècle.