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L'église Saint-Tugdual

( Commune de Trébabu )

Ouverte le dimanche de 10h à 17h et le mercredi de 14h à 17h.
Sinon s'adresser à la mairie ( à 50 m )



GPS : 48°22'15.5 N   4°44'09.9 W





Accès: A partir du Conquet, prendre la D67 en direction de St-Renan et 1 km après le carrefour, tourner à gauche vers Trébabu.
Stationner à 200 m en bas de la côte.




  Nichée au fond de son joli vallon et entourée des tombes du cimetière communal, l'église de Trébabu est dédiée à saint Tugdual. Ce moine gallois1 fonda dans cette paroisse un monastère au VIe siècle. Appelé familièrement Saint Pabu, ce saint, qui fait partie des 7 saints principaux de Bretagne, a donné son surnom à Trébabu, mais aussi à la commune de Saint-Pabu proche de Ploudalmézeau, et à celle de Pabu, près de Guingamp dans les côtes d'Armor. Le nom de Saint Tugdual est aussi celui d'une commune du Morbihan, près de Pontivy.


© Photo Gérard Bosch

  Le bâtiment, très sobre, en forme de croix latine, a été construit au milieu du XVIIIe siècle en remplacement probable d'un édifice plus ancien dont on n'a aucun témoignage. Comme on peut le voir à la chapelle Notre-Dame du Val, située 2 km plus loin, le portail principal s'ouvre dans un mur-clocher La chapelle Notre-Dame du Val



  Cependant l'entrée habituelle se fait sur le côté nord par un porche garni de deux bancs de pierre.





Si la simplicité architecturale caractérise l'extérieur de l'édifice, l'intérieur ne comporte pas non plus de décors ostentatoires. La couleur bleu-ciel des voûtes en berceau s'harmonise parfaitement à la blancheur des murs ornés seulement de quelques statues. De cet ensemble émane une impression paisible de douceur et de sobriété.



Derrière l'autel entouré de deux anges juchés sur des colonnes, l'image du Christ trône entre les statues de Saint Tugdual à droite et de Saint André à gauche.





Le patron de l'édifice, est coiffé d'une mitre et tient une crosse épiscopale rappelant qu'il fut nommé en 542 premier évêque de Tréguier, la capitale du Trégor, par le roi Childebert 1er, fils de Clovis. On retrouve sur l'un des murs de la nef une seconde statue de Saint Tugdual.




  Quant à Saint André, le frère de Saint Pierre, qui était comme lui pêcheur sur le lac de Tibériade, il est représenté tenant deux poissons de sa main droite et enserre du bras gauche un tronçon de la croix oblique ( dite de St-André ) sur laquelle il fut crucifié en Grèce à Patras. La présence de cette statue rappelle que c'est à Saint André qu'était dédiée la première cathédrale fondée à Tréguier par Saint Tugdual.



  Deux autres statues de l'église représentent la Vierge, nommée ici Notre Dame du Val. On remarquera à droite la finesse de ses ornementations vestimentaires. Sa bannière était toujours sortie lors du pardon de Notre-Dame du Val le jour de l'Assomption.





  Sainte Anne, la mère de la Vierge, n'est pas oubliée non plus. Elle est représentée plus sobrement, faisant l'éducation de sa fille.



  Une dernière statue représente Saint Yves. Ce prêtre ( Yves Hélory de Kermartin 1253 - 1303 ) originaire de Tréguier où il passa une grande partie de sa vie, est particulièremnt vénéré en Bretagne. Il fut canonisé par le pape en 1347 en raison de sa vie austère, toujours tournée vers les pauvres et le respect de la justice et du droit 2. Il est représenté ici tenant d'une main une bourse rappelant l'argent qu'il distribuait aux plus démunis, et de l'autre un rouleau de parchemin évoquant sa charge de juge ecclésiastique. Saint Yves est le patron des professions liées à la justice, et en particulier des avocats. Sa présence dans cette église montre combien est grand le lien de la paroisse avec l'ancien évéché fondé par Saint Tugdual.



  Au fond de l'église, sous la tribune, on remarquera les fonts baptismaux. La cuve, munie d'un couvercle est soutenue par une colonne de marbre rose.




En quittant l'édifice, on ne manquera pas de découvrir les plus anciens tombeaux qui la jouxtent. Ce sont ceux des familles nobles de la paroisse. Leurs armoiries y sont sculptées. Dans l'enclos de ce petit cimetière dont deux échaliers3 défendent l'accès, il n'existe ni chapelle ni ossuaire. Un calvaire domine les tombes qui, comme autrefois, entourent l'église.




Yannick Loukianoff




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-1- Lire sur internet la page intitulée Saint Tugdual écrite par Jean-Pierre Clochon, historien du Conquet. Il y relate l'arrivée de Saint Tugdual et explique l'origine de son surnom de Saint Pabu (Saint Tugdual).

-2- On raconte par exemple, qu'à Rennes, Saint Yves dut rendre un jour la justice face à un aubergiste qui se plaignait d'un mendiant rôdant souvent autour de ses cuisines et qu'il soupçonnait de lui voler de la nourriture. Mais ne pouvant prouver le moindre délit, il l'accusait de venir sentir l'odeur de ses préparations. Saint Yves condamna le mendiant à jeter quelques pièces de monnaie sur la table et à les reprendre ensuite. Comme l'aubergiste s'étonnait de ce jugement, il lui rétorqua que le son des pièces de monnaie le payait bien de l'odeur qu'il prétendait lui avoir été dérobée.

-3- En Bretagne, on appelle « échalier » l'accès à un enclos qui oblige à enjamber une pierre plate placée sur chant. Ce dispositif était ici destiné à empêcher les animaux d'entrer dans le cimetière. On peut aussi penser qu'en imposant un effort aux humains, il symbolisait la difficulté à passer du monde des vivants dans le royaume des morts. On trouve aussi des échaliers autour de certains lavoirs ou défendant l'accès à un puits comme le puits St-Ronan à Molène.
( Les lavoirs ) ( Le puits St-Ronan )

Des animations sont prévues chaque année dans l'église : expositions, concerts et chants. Voir sur ce site la rubrique Fêtes et animations .

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Sources :
Michel Mauguin : "Trébabu, son patrimoine héraldique oublié".


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