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La guérite du Bilou

( Commune du Conquet )




GPS du stationnement : 48°21'21.9 N 4°46'39.7 W



Photo Glyn Orpswood

Cette tourelle qui domine la mer sur la côte entre Le Conquet et St-Mathieu intrigue souvent les promeneurs qui suivent le GR-34. On l'aperçoit de loin seulement car bien que le sentier côtier la longe, elle disparaît complètement derrière les taillis et son accès est bien caché.



Accès : A la sortie du Conquet vers la route touristique, St-Mathieu et Plougonvelin, tourner à droite vers la plage de Portez et stationner à proximité. Puis prendre à pied le sentier côtier GR-34 qui monte à gauche de la plage vers la pointe des Renards. La photo ci-dessus est prise au zoom depuis cet endroit. Mais l'accès à la guérite du Bilou se trouve 400 m plus loin. Continuer sur le GR-34 jusqu'à un grand tournant du sentier bordé de hauts taillis côté mer. On aperçoit là deux passages dans la haie. Le premier, à droite, permet d'accéder à la guérite, le second, en face, aux ruines d'un ancien corps de garde.

GPS : 48°21'7.8 N 4°46'38.1 W



Allons d'abord en face : on arrive tout de suite aux ruines d'un grand bâtiment.





  Cette construction dont il ne reste plus grand chose fut un corps de garde pouvant héberger 24 canonniers. Son histoire nous est racontée dans son blog par Jean-Pierre Clochon, historien du Conquet. La bâtisse, qui n'était pas envahie comme aujourd'hui par la végétation, était pendant la Seconde Guerre mondiale un point de repère sur une côte alors dénudée. Elle fut donc détruite par les Allemands.


Plan du Génie 1817. Archives de la Marine, série Z. Recherches: J.P. Clochon.

Sur le plan ci-dessus, le bâtiment du corps de garde est en 2 et la guérite en 3. Une grande terrasse d'artillerie, aujourd'hui recouverte par les taillis est en 4. En 1, le four à rougir les boulets n'a pas été retrouvé.

Il est inutile d'aller plus loin car les fourrés sont inextricables. Pour se rendre à la guérite, il faut revenir au sentier et emprunter le premier passage dans la haie.



  La guérite de surveillance est une tourelle cylindrique haute de 2,40 m sur laquelle repose un toit en forme de dôme pointu d'une hauteur de 1 m constitué de pierres cimentées. Taguée et attaquée par le lierre, elle n'a pas été l'objet de restaurations et son état est inquiétant. Côté mer, où la pente est la plus forte, un effondrement de la terre dévoile même une partie de la construction en suspens dans le vide.




Photo Glyn Orpswood

  Une ouverture étroite de 50 cm a été aménagée pour la porte. Sa hauteur mesure 1,75 m. Si, extérieurement, le diamètre de la tourelle atteint 1,84 m on est surpris de constater qu'à l'intérieur le guetteur ne disposait que d'un espace de 1 m. Le mur est en effet épais de 42 cm. Trois ouvertures largement ébrasées vers l'extérieur permettent de surveiller la mer ainsi que la côte. Leur ébrasement est suffisant pour tirer dans toutes directions avec un fusil.






  La fenêtre la plus large donne directement sur la mer. Son appui est très dégradé.





  Dans les années 1990, les farceurs du FLNJ ( Front de Libération des Nains de Jardin ) avaient entreposé dans cette guérite une quantité impressionnante de nains de jardin qu'ils avaient kidnappés dans la région. L'affaire avait fait grand bruit à l'époque et la gendarmerie a pu rendre les petits évadés à leurs inconsolables geoliers.

  La guérite du Bilou est évidemment un élément de notre patrimoine militaire à l'abandon depuis bien longtemps. Cela s'explique par sa situation dans un terrain privé où elle ne présente aucune utilité pour son propriétaire. Il serait pourtant nécessaire de l'entretenir afin que ce témoignage de notre histoire datant de la guerre de Sept Ans entreprise sous Louis XV ne finisse par tomber complètement en ruine.

Yannick Loukianoff

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