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Les colonnes de justice

( Commune de Plourin )





GPS : 48°29'15 N   4°39'39 W



Accès : Sur la D68, allant de St-Renan à Argenton, dépasser le rond-point de Lanrivoaré et prendre 2,5 km plus loin une petite route de campagne à droite face à la route menant au château de Kergroadez. ( fléchage discret « Colonnes de Justice » ). Le monument se trouve à 500 m en bordure gauche de cette route. Un vaste terrain permet d'y stationner et même d'y pique-niquer sous les ombrages.

  En 1963, à l'époque où l'administration encourageait les communes à effectuer le remembrement de leurs parcelles cultivables, des travaux d'arasement mirent au jour plusieurs colonnes taillées dans un beau granite de l'Aler Ildut et couchées à l'intérieur des talus bordant plusieurs champs qui portaient tous sur le cadastre le nom de « Goarem ar justisou » (Champ des potences ). L'endroit, situé entre les hameaux de Kervéat, Hellès et St-Charles, sur la commune de Plourin, n'était distant, à vol d'oiseau, que de 1,5 km du château de Kergroadez.


Jean LESCOP, montre le talus où il a découvert les éléments de colonnes
parmi de grosses pierres rassemblées là au moment du remembrement des parcelles.


  A n'en pas douter, il s'agissait des restes du gibet lié à l'ancienne juridiction des marquis de Kergroadez. Ceux-ci jouissaient des droits de basse, moyenne et haute justice et pouvaient donc prononcer des condamnations à mort puis les faire exécuter par pendaison 1.
Le monument, élevé en 1561 et agrandi au début du XVIIe siècle, avait été détruit à la Révolution.
Après consultation des historiens, et en comparant les vestiges découverts à des constructions analogues dont on possède des gravures, le plus connu étant le gibet de Montfaucon à Paris, il fut décidé en 1977 de reconstituer le monument à proximité 2.
Les colonnes de justice ne se trouvent donc pas exactement à leur emplacement d'origine, mais 400 m plus à l'ouest, dans un lieu proche de l'ancienne chapelle St-Charles, où se confessaient les condamnés.
  La reconstitution semble fidèle ainsi qu'en témoignent d'autres colonnes de justice situées au château de Kerjean, sur la commune de St-Vougay.


Les colonnes de justice de Kerjean


Les quatre piliers de justice encadrent les fourches patibulaires, construction de bois dont les traverses supportaient les corps des condamnés.



Ont-elles réellement servi ? Ou bien avaient-elles seulement un intéret dissuasif ? Elles affirmaient en tout cas l'autorité seigneuriale et ce fut évidemment la cause de leur destruction.


-1- Ci-dessous, extrait de Yves LULZAC : « Chroniques oubliées des manoirs bretons, La maison de Kergroadez, ses gens, ses terres, sa petite histoire » Tome IV, page 26 . ( François IV était le marquis de Kergroadez ).


-2- Ci-dessous : article paru dans LE TELEGRAMME du 8 mai 1977. Documents communiqués par Michel Le Vaillant, président des « Amis de Kergroadez ».






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